L'Artérite Virale Equine (AVE) est une maladie contagieuse provoquant notamment l'avortement des juments reproductrices ou la mort des foals affectés. Ce virus peut rester présent relativement longtemps dans l'appareil génital des étalons et peut donc induire d'importantes conséquences économiques en élevage.
L'artérite virale équine (AVE) est une maladie respiratoire et de l’appareil reproducteur causée par un arterivirus de la famille des Arteriviridae extrêmement contagieux. Ce virus est spécifique des chevaux.
Il existe plusieurs souches de virus dont leurs capacités à provoquer des signes cliniques chez l'animal sont assez variables.
Ce virus est peu résistant dans le milieu extérieur puisqu'il ne persiste pas plus de 24h sur un support inerte (mangeoire, camion, vêtements...) et est détruit par les désinfectants usuels.
L'AVE se transmet par :
Voie respiratoire
La transmission nécessite un contact étroit entre les animaux puisque elle a lieu dans ce cas par inhalation du virus entre deux animaux dont l'un est en phase clinique.
Les chevaux sont contagieux directement après la contamination et pendant 30 jours maximum pendant la phase clinique puis après cette phase clinique, ils éliminent totalement le virus et ne sont plus contagieux exceptés quelques entiers reproducteurs qui peuvent rester excréteurs dans le sperme.
Voie vénérienne
La transmission dans ce cas se fait uniquement d'un étalon excréteur aux juments qu'il saillit ou qui sont inséminées avec sa semence (fraîche, refrigérée ou congelée). Cette excrétion ne se fait que dans le sperme donc un étalon n'est contagieux que pour les juments qu'il saillit.
Environ 40% des étalons affectés restent porteurs du virus dans les glandes annexes de leur appareil génital pendant quelques mois ou pendant toute leur vie.
Autres voies
Une contamination indirecte est possible par l'intermédiaire de matériel ou de personnes.
Une mère contaminée peut également transmettre le virus in utero à son foetus et lors d'un transfert embryonnaire, une jument donneuse inséminée avec de la semence contaminée peut transmettre le virus à la jument receveuse.
La plupart du temps, les animaux ne présentent pas de signes cliniques, l'infection est innaparente et peut donc passer inaperçue.
Après une période d'incubation dépendant de la voie de transmission (2 à 14j par voie respiratoire, 6 à 8j par voie vénérienne), les chevaux peuvent alors développer des signes cliniques plus ou moins marqués selon la virulence de la souche. Cette phase dure en général 1 à 2 semaines.
Les signes cliniques observés sont les suivants :
Fièvre.
Perte d'appétit.
Dépression ou léthargie.
Symptômes pseudo-grippaux.
Conjonctivite.
Œdèmes des membres, du scrotum ou de la glande mammaire.
Éruption cutanée.
Juments gestantes : avortement 2 à 4 semaines post contamination par voie respiratoire
Poulains jusqu'à 3 mois : problèmes respiratoires (pneumonie) et/ou gastriques pouvant causer la mort de l'animal
Étalons : subfertilité transitoire de 6 à 11 semaines en raison de l'augmentation de la température des testicules liée à l'hyperthermie
L'AVE se confirme grâce à des analyses de laboratoire permettant de mettre en évidence le virus. 2 techniques existent :
Tests virologiques :
soit par culture (isolement du virus)
soit par amplification génique (PCR)
Tests sérologiques (séroneutralisation) :
qui consiste à rechercher dans le sang des anticorps spécifiques d'un germe donné
dont la présence d'anticorps spécifiques confirme le contact de l'animal avec ce germe ou la vaccination de l'animal contre la maladie
Il n'existe pas de traitement spécifique contre l'AVE actuellement.
Chez les chevaux dont les signes cliniques sont importants, il est possible de prévoir un traitement atténuant les symptômes (anti-inflammatoires non stéroïdiens, mise au repos, etc.).
Chez les poulains, un traitement antibiotique peut être administré afin de prévenir des infections bactériennes.
De façon générale, les animaux guérissent spontanément.
Mise en quarantaine de 3 semaines lors de l'introduction d'un nouvel animal dans un effectif
Séparation effective des lots étalons, juments gestantes, poulains, équidés à risque
Mise en place d'une marche en avant : circuit de soins des animaux les moins à risque jusqu'aux animaux les plus à risque, désinfection des mains et tenue spécifique pour chaque lot
La vaccination est fortement conseillée pour l'ensemble des étalons reproducteurs et notamment ceux à risque :
Etalons en monte naturelle en contact direct avec les juments
Etalons en insémination artificielle se déplaçant hors du centre de reproduction
Etalons en contact direct ou indirect avec des chevaux de statut sanitaire inférieur
Depuis juin 2005, le vaccin ARTERVAC® contre l'artérite virale équine est commercialisé en France. Son efficacité n'est pas absolue sur les animaux porteurs. La vaccination n'est donc valable que sur les animaux sérologiquement négatifs.
Primovaccination : 2 injections à 21-30j d'intervalle
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Etalon non vacciné
Si le test sérologique est positif alors un test virologique est à réaliser pour savoir si le cheval est excréteur ou non dans le sperme
Dépistage conseillé notamment :
avant son entrée dans un centre de reproduction
au cours et en fin de saison si l'étalon est ammené à rencontrer des équidés de statut inconnu concernant l'AVE
à l'achat d'un entier dans le but de le faire saillir
lors de regroupement d'étalons
Jument reproductrice
Dépistage conseillé notamment :
si elle est en contact direct avec un étalon (monte naturelle)
si elle est en contact indirect avec des étalons dans une structure mixte
Tout comme la métrite équine contagieuse, l'artérite virale équine est une maladie classée de maladie de danger sanitaire de catégorie 2 à déclaration obligatoire selon le Décret 2006-177 du 17 février 2006.
Les détenteurs, laboratoires et vétérinaires doivent donc déclarer tous les cas positifs rencontrés auprès de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP).
A partir de 2008, de nombreux studs-books ont intégré le dépistage de l'artérite virale dans les conditions sanitaires d'approbation à la monte.
Protocole de dépistage pour les races Arabe, sang arabe, TF, SF, Akhal Téké, Cob Normand, Crème, Francge-Montagnes, Henson, Lippizan, Lusitanien, PFS, NF, Shagya, Trakenher, PS, AQPS, AA, étalons utilisés en IA quelque soit la race
Méthode : Séroneutralisation
Résultat attendu : séronégatif à la dilution de 1/4
Fréquence : chaque année après le 1er décembre et avant la première saillie
En cas de séropositivité : l'étalon peut saillir si :
il est valablement vacciné
il présente un résultat négatif lors d'un test virologique dans le sperme (culture ou PCR)
En cas de test virologique positif : un étalon excréteur dans le sperme n'est pas autorisé à reproduire en IA sauf s'il obtient une dérogation autorisant la monte sous certaines conditions :
souche non pathogène ;
protocole particulier de gestion du centre de collecte, avec mise en place des doses dans un harem fermé.
Protocole de dépistage pour les races Ardennais, Islandais, Percheron
Méthode : Séroneutralisation
Résultat attendu : séronégatif à la dilution de 1/4
Fréquence : chaque année après le 1er décembre et avant la première saillie.
En cas de séropositivité : l'étalon peut saillir si :
il est valablement vacciné
il est contrôlé au moins une fois non excréteur dans le sperme, avec un taux d'anticorps stable ou déclinant sur une sérologie annuelle.
Protocole de dépistage pour les races PS, AQPS, étalons de course Arabe et AA intégrant le label sanitaire course
Méthode : Séroneutralisation ou ELISA
Résultat attendu : séronégatif à la dilution de 1/4 ou ELISA négatif
Fréquence : chaque année après le 1er décembre et avant la première saillie.
En cas de séropositivité : l'étalon peut saillir si :
il est valablement vacciné
il présente un résultat négatif lors d'un test virologique dans le sperme (culture ou PCR)
Protocole International
Fréquence : contrôle 14 jours au minimum après la saillie.
En cas de séropositivité : un étalon excréteur dans le sperme n'est pas autorisé à reproduire, sauf obtention d'une dérogation autorisant la monte sous certaines conditions :
pas de signes cliniques ;
souche non pathogène ;
fertilité normale lors de la monte précédente ;
ne saillit que des juments elles-mêmes séropositives ;
juments et foals maintenus en isolement strict ainsi que les boutes-en-train ;
isolement pendant 30 jours et suivi sanitaire des juments après la saillie (dépistage sérologique au moins 21 jours après la saillie).
Protocole pour les échanges intracommunautaires de sperme
Méthode : Séroneutralisation
Résultat attendu : séronégatif à la dilution de 1/4
En cas de séropositivité : l'étalon doit présenter un résultat négatif lors d'un test virologique dans le sperme (culture ou PCR)
Fréquence :
Dans le cas où l'étalon donneur réside en permanence dans le centre de collecte agréé et aucun équidé du centre n'entre en contact avec des équidés de statut inférieur alors le test devra être effectué avant la première collecte de la saison au plus tôt 14j après l'entrée dans le centre puis contrôle annuel
Dans le cas où l'étalon donneur ne réside pas en permanence dans le centre de collecte agréé ou si des équidés du centre sont entrés en contact avec des équidés de statut inférieur alors le test devra être effectué au plus tard 30j avant chaque collecte sauf si l'étalon est séropositif, dans ce cas il devra présenter un résultat négatif lors d'un test virologique chaque année.
En cas de test virologique positif : l'animal est isolé et son sperme collecté depuis depuis le dernier examen négatif ne peut faire l'objet d'échanges.
Protocole de dépistage pour les races Arabe, sang arabe, TF, SF, Akhal Téké, Cob Normand, Crème, Francge-Montagnes, Henson, Lippizan, Lusitanien, PFS, NF, Shagya, Trakenher, étalons utilisés en IA quelque soit la race
Pas d'obligation règlementaire
Protocole de dépistage pour les races PS, AQPS, étalons de course Arabe et AA intégrant le label sanitaire course
Méthode : Séroneutralisation ou technique ELISA
Résultat attendu : séronégatif à la dilution de 1/4 ou ELISA négative
Fréquence : chaque année après le 1er janvier et avant la première saillie.
En cas de séropositivité : une seconde analyse est réalisée au moins 14j après la 1ère.
Si la deuxième séroneutralisation donne un titre positif stable ou décroissant, la jument peut être présentée à l'étalon
Si la deuxième séroneutralisation donne un titre positif supérieur de plus de 3 fois le titre initial, la jument ne peut pas être présentée à l'étalon et doit être isolée
La jument ne peut être présentée à l'étalon que lorsque les titres de 2 sérologies successives (14j d'intervalle) sont stables ou déclinants
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